C à dire
S12 : Haro sur les écrans
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Six ans après la publication d’un avis controversé, l’Académie des sciences s’est à nouveau penchée sur l’utilisation des écrans par les enfants. Et dans un débat devenu électrique sur les risques de surexposition des tout-petits, elle lance un « appel à la vigilance raisonnée » à cause des risques soupçonnés sur la santé : troubles du sommeil, du développement, problème d’obésité.
Fait nouveau, le document interpelle les parents sur les conséquences de leurs propres usages numériques et sur les interactions avec leurs enfants. Ainsi ils déconseillent aux parents d’acheter à leurs enfants tablettes, téléphones ou consoles portables, dont l’usage s’avère « difficile à réguler ». Et ils les mettent en garde contre un « usage à visée exclusivement calmante des tablettes, télévisions et autres smartphones » chez les enfants de moins de trois ans.
Outre un risque accru d’obésité, l’impact des écrans sur le sommeil fait consensus, selon les experts. Ils notent que 89 % des 13-19 ans ont aujourd’hui un smartphone. Celui-ci est allumé tout le temps, même la nuit, chez 60 % d’entre eux. Or l’utilisation des écrans en fin de journée perturbe l’horloge interne et retarde l’endormissement. Conséquence : un adolescent sur trois affiche une dette de sommeil.
Enfin, les enfants ne sont pas tous « égaux » devant les écrans. Des contextes familiaux et socio-économiques précaires « peuvent rendre difficile » l’éducation aux écrans et leur régulation. Les dernières données d’une étude pointaient d’ailleurs que plus le niveau d’études des parents était faible, plus les enfants étaient exposés aux écrans.
Cette prise de position de l’Académie des sciences, qui se veut mesurée, suscite déjà des critiques sévères.
Sabine Duflo, psychologue et thérapeute familiale en pédopsychiatrie, est l’invitée de « C à dire ?! »
Présenté par : Mélanie Taravant