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Âge pivot : Macron joue l'ouverture

Il est le nouveau "monsieur retraites" du gouvernement. Ancien DRH chez Auchan, député d’En Marche dans le Nord, rapporteur de la loi Travail et membre du Conseil d'orientation des retraites (COR), Laurent Pietraszewski a succédé ce mercredi à Jean-Paul Delevoye. Il récupère le dossier le plus chaud du quinquennat d’Emmanuel Macron au lendemain d’une troisième journée nationale de mobilisation contre la réforme.

Estampillé spécialiste des questions sociales et des ressources humaines, le nouveau secrétaire d’État chargé des retraites fait partie des personnes les plus calées au sein de la majorité sur ce sujet : il était d’ailleurs pressenti pour être le rapporteur du texte lors de son examen à l’Assemblée début 2020. Parfaitement aligné avec Matignon, sa nomination évite aussi à l’Élysée de remanier en puisant dans les ministères déjà installés. Néanmoins certains points de son parcours soulèvent aujourd’hui des questions. Dans sa déclaration d’intérêts, Laurent Pietraszewski déclare notamment avoir touché 71 872 euros de la part d’Auchan entre août et septembre 2019 alors qu’il était député LREM du Nord depuis le mois de juin 2017. L’entourage du ministre a indiqué aujourd'hui qu’il s’agissait d'une "indemnité de licenciement".

Connu des syndicats, Laurent Pietraszewski est ce mercredi après-midi aux côtés d’Édouard Philippe qui reçoit successivement tous les syndicats dans l’espoir de convaincre la CFDT et les réformistes, actuellement vent debout contre l’âge d’équilibre à 64 ans, et ainsi isoler le bloc anti-réforme CGT et FO. Mais quelles sont les marges de manœuvre du gouvernement ? Répondant à des journalistes, l’entourage du président de la République a déclaré qu’il était "disposé à améliorer" son projet en envisageant notamment une "amélioration possible autour de l’âge pivot". Emmanuel Macron "ne dénaturera ni n’abandonnera" son projet mais il reste disposé à travailler dessus. En outre, le gouvernement restera mobilisé durant les fêtes "pour poursuivre la discussion avec les partenaires sociaux autant que besoin".

Une réponse aux opposants à la réforme qui ont d’ores et déjà prévenu qu’il n’y aurait pas trêve de la grève d’ici la fin de l’année. L’intersyndicale qui demande le retrait du projet a décidé hier soir la poursuite du mouvement par "des actions locales le 19 et jusque fin décembre". Par ailleurs, la CGT Énergie a annoncé que d’autres coupures d’électricité et de gaz sont à prévoir dans les jours à venir, après décision en assemblée générale. Durant la mobilisation syndicale de ce mardi 17 décembre, les membres de la CGT-RTE ont procédé à des coupures d’électricité "ciblant des lieux stratégiques", notamment en Gironde, à Lyon, Orléans et Nantes. Des milliers de foyers ont également été basculés en heures creuses dans le Rhône.

Alors l’électricité, nouvelle arme de contestation ? Quel est le scénario de sortie de crise du gouvernement ? Enfin qui est Laurent Pietraszewski, le nouveau "monsieur retraites" du gouvernement ?