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Victimes de terrorisme : la difficile indemnisation

Le procès des attentats du 13-Novembre a repris cette semaine au palais de justice de Paris. En matière de terrorisme, après le traumatisme et les blessures se pose la question de la réparation. Comment réparer les vivants et les aider à supporter l’insupportable ? Côté indemnisation, ça se complique. C’est le sujet sensible sur lequel s’est penché Mathieu Delahousse dans son nouvel ouvrage "Le prix de nos larmes", le roman noir des millions versés aux victimes du terrorisme. Le grand reporter de l’Obs a suivi pendant deux ans les audiences de la juridiction d’indemnisation des victimes d’actes terroristes dans un tribunal de poche qui siège un jeudi matin sur deux. "Il y a une dureté absolue que ce qui est du tabou de l’argent et cette douleur du terrorisme, j’ai voulu raconter ce petit tribunal à l’ombre des grands procès" nous explique notre invité, encore frappé par le système d’indemnisation des victimes qui vise à quantifier la douleur en euros. Il salue le fond de garanti qui assure la réparation financière des victimes en France, un fond débloqué qui n’existe pas dans tous les pays. En revanche, le journaliste a perçu quelques failles du système qui se heurte à une forme de bureaucratie et de masse considérable. Lors de son enquête d’investigation, il est tombé sur un homme présent au Bataclan, contraint de quitter les lieux dans la confusion des tirs sans sa compagne, décédée dans la fosse. Aujourd’hui, la justice reproche à cet époux meurtris son "retour à la vie", ne faisant plus partie de la "nomenclature correcte pour le préjudice d’affection" allant même jusqu’à contester "le préjudice d’attente et d’angoisse de son épouse" qui n’aurait pas eu le temps d’avoir peur. Mathieu Delahousse nous raconte cette opposition entre un système idéal et la réalité sur le terrain qui ne respecte pas la cohésion et la réparation. Comment évaluer le coup de sa propre vie ? Comment budgétiser les pensées noires ? Décryptage d’un système judiciaire qui statue aux sentiments avec Mathieu Delahousse.