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In Vivo - Apprendre à devenir mère (1/5)

"Mon enfant est un fardeau", " je n’ai pas envie de m’en occuper", "je suis épuisée", "j’ai peur d’être violente avec lui", "je ne peux pas rester seule avec mon bébé"… Ces paroles de mamans peuvent choquer, mais dans l’unité "parents-bébés" de l’hôpital de Saint-Cyr-L'École, une équipe est formée pour les entendre : elle accompagne des familles confrontées à des problèmes de parentalité.

Deux pédopsychiatres, une psychologue, des infirmières se relaient pour comprendre et traiter les mères en souffrance.  Le plus souvent, elles souffrent d’une dépression du post-partum, une dépression qui survient dans la première année de vie du bébé. Elles sont dans un état de mal-être, qui se manifeste par une tristesse abyssale, un épuisement et l’incapacité de s’occuper de leur bébé. Non traitée, cette dépression peut entraver le bon développement de l’enfant et son lien avec sa mère. C’est le cas d’Eva.

À 28 ans, cette maman a mis au monde Nathan il y a sept mois. Victime d’une dépression, submergée par l’anxiété, elle n’arrive "plus à gérer sa vie". Nathan grandit "en retrait" : c’est un bébé discret qui se réfugie dans le sommeil et la nourriture. À travers les gestes de la vie quotidienne, Eva apprend à créer un lien d’attachement avec son fils.  

Victime d’une dépression du post-partum sévère, Emy, 31 ans, a du mal à s’occuper de son bébé, Théo, 4 mois. La jeune mère reçoit une visite à domicile de l’équipe. Cette maman, que tout angoisse, bénéficie de conseils pratiques pour organiser une sortie au square, pour coucher son bébé, lui préparer un repas.   Claire, 29 ans, a vécu une forte dépression à la naissance de son fils Maxence et
commence à sortir de la tempête…. Elle n’arrivait pas "à créer du lien", "les peurs du bébé l’exaspéraient". Elle avait même "pensé mourir" et "le docteur de l’unité m’a sauvé la vie". Aujourd’hui, elle va mieux. Prise en charge par l’unité pendant 3 ans, elle continue néanmoins à consulter une fois par mois, la pédopsychiatre, sa "sauveuse".