Festival de la BD d’Angoulême : Lorenzo Mattotti et Maria Pourchet ont "l’art de courir" dans une exposition flamboyante

L’exposition "L’art de courir, Attraper la course" rassemble une centaine de dessins de Lorenzo Mattotti accompagnés de courtes fictions de Maria Pourchet. Visite guidée au musée d’Angoulême avec Marguerite Demoëte, directrice artistique du festival.

Les lieux se révèlent très vite exigus. L’exposition L’art de courir,Attraper la course avec les dessins de Lorenzo Mattotti et les textes de Maria Pourchet, au musée d’Angoulême,attire beaucoup de monde ce jeudi matin 25 janvier, notamment des groupes d’élèves.

C’est la première fois que le célèbreillustrateur, peintre et auteur de bande dessinée italien est exposé dans la capitale de la BD."Le Festival d’Angoulême lui a commandé une centaine de dessins originaux autour d’un geste : attraper la course", précise Marguerite Demoëte, directrice artistique du festival et commissaire de l’exposition.


Résultat : une multitude de corps en mouvement, au crayon et pastel, en noir et blanc et en couleurs. Imaginée pour l’Olympiade culturelle, alliance artistique et sportive dans le cadre des Jeux olympiques de Paris 2024, l’exposition est appelée à voyager ensuite.

"Attraper la course"

C’est justement au pas de course que certains élèves visitent l’exposition. "Quand ils sont en groupe, c’est clic clic, ils prennent tout en photo sur leurs téléphones tout en continuant à discuter entre eux. Par contre, quand ils sont seuls ou en petits groupes, ils prennent le temps de regarder les œuvres… et de photographier", observe, un peu déçu, un organisateur. Marie, elle, prend tout son temps. Enseignante à la retraite, elle est venue avec son mari pour admirer l’œuvre de Lorenzo Mattotti. "J’aime le mouvement, le trait du dessinateur. Je trouve que certaines positions sont trop abruptes, mais c’est la liberté de l’artiste", nuance-t-elle. Un dessin de la série Flammes déclenche l’hilarité d’un jeune écolier. "On dirait qu’il s’enfuit avec la flamme olympique et que personne ne peut le rattraper", dit-il à ses camarades.

Il y a le dessin, mais aussi l’écrit. "Dans l’histoire des hommes au monde, d’abord la guerre ou d’abord la course ? D’abord la course devant les bêtes et devant l’eau qui monte, contre le froid qui prend les membres noueux. D’abord la course au train des animaux énormes, derrière le feu encore à dompter", note Maria Pourchet. La romancière a été sollicitée par le festival pour réaliser quatre courtes fictions afin de ponctuer les sections de cette exposition : Les Couleurs de la course, La Course archaïque, Flammes et Coureurs et coureuses. Les textes de l’autrice de Western accompagnent, voire prolongent, les œuvres de l’artiste italien. "L’écriture de Maria Pourchet est haletante, saccadée, galopante", s’enthousiasme la commissaire de l’exposition.

Bémol, parce qu’il en faut toujours un, l’exposition aurait mérité un espace plus vaste pour éviter aux visiteurs de se marcher dessus et aussi pour laisser les œuvres respirer. L’art de courir,Attraper la course, une exposition flamboyante.

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